I kommission for
Éditions Picard
Historikere har ofte hævdet, at voldsudøvelse enten kriminaliseres eller monopoliseres under middelalderens statsdannelser. Denne bogs tese er imidlertid, at vold ikke blev betragtet som en overtrædelse af vedtagne normer. Der var snarere tale om en retshåndhævelse, hvor straf ikke tildeltes for voldshandlinger som sådan, men for handlinger begået af mennesker, man af den ene eller anden grund betragtede som æreløse.
Résumé
L'usage de la violence au Moyen Âge est-il compatible avec le développement de l'État ? La question est largement débattue par les historiens qui, pour la plupart, considèrent que l'ordre public doit s'accompagner du monopole de l'exercice de la violence légitime. Telle est d'ailleurs la théorie que prônent les juristes médiévaux, romanistes ou canonistes, ainsi que les théologiens depuis le XIIIe siècle. La réalité est autre : l'État s'est développé en respectant, voire en louant certaines formes de violences, en tenant compte de la vengeance et en dressant les contours des actes violents, licites et illicites. De ce fait, la violence n'est pas une infraction à la norme qui s'est définie facilement. Elle n'est pas non plus jugée de façon sévère, y compris quand elle provoque l'homicide. Le roi et les juges doivent tenir compte des valeurs d'honneur que tous partagent. Seuls ceux que la société considère comme déshonorés, vagabonds, bâtards, bannis, récidivistes, etc., sont la cible de sentences judiciaires qui peuvent être radicales. Par ailleurs, la société ne secrète pas une violence illimitée. Elle se régule par un certain nombre de rituels et de références à des valeurs codifiées. Les bricolages auxquels se livrent la société et la justice pour ménager l'honneur assurent alors la paix sociale en même temps qu'ils affermissent les institutions judiciaires. La violence a donc contribué à fonder l'ordre public, telle est la thèse que veut défendre ce livre.
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